lundi 14 janvier 2008

La filiation, donnée essentielle de tout enseignement dit "Traditionnel" !

Que veut dire ce mot dans les Arts Martiaux, et plus spécifiquement dans le Karate-Dô ?
Une filiation permet de s'assurer, à juste titre, qu'un enseignement est conforme ou plutôt respecte les principes d'origine de la discipline étudiée. C'est le cas du bouddhisme Zen, et de tout pratique qui est dispensée de "maître à élève".
En communication le plus important est d'avoir un message de qualité entre un émetteur et un récepteur.
Il en est de même pour les Budô, et pour s'en assurer l'unique garantie est la filiation. Elle reste la seule possibilité de se "relier" aux sources et de ne pas passer à côté du véritable propos de l'art martial étudié.
Devant cette évidence, une question se pose : En tant que pratiquant, de quelle filiation dépendons nous ?
En Karate-Dô, et tout particulièrement en Shôtôkan, style majoritaire au sein de la Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées (FFKDA ou FFKaraté) comme déjà signalé dans l'article : Karate-Dô : Une bonne idée... pas pour la majorité !, de quelle filiation peuvent se targuer les instances fédérales ?
Selon la JKF (Japan Karate Federation), membre de la WKF (World Karate Federation), l'école officielle représentant le Shôtôkan est la Japan Karate Association (JKA), d'où sortent la quasi totalité des experts Japonais, reconnus par tous, et développant à travers le monde ce style.
Alors, la FFKaraté a t'elle une filiation quelconque avec cette école, dont Gichin FUNAKOSHI fût le premier Maître Suprême ?
Certainement pas ! La JKA, et les personnes la représentant, ont été écartées depuis de nombreuses années de la FFKaraté, et de son fonctionnement.
Mais pour quelles raisons ?
Sûrement pour ne pas rester sous l'influence et la direction technique de la Source, et conserver les rênes, quitte à sacrifier l'intérêt des pratiquants et leur épanouissement martial. A moins que la Fédération délégataire suive le mouvement d'une société qui va toujours plus vite, et qui s'oriente en fonction de ce qui plaît plutôt que de suivre un enseignement traditionnel, qui par definition se moque totalement des modes...
Mais alors pourquoi s'octroyer le mot « Dan » (voir Libérez les Dan !), pourquoi chercher à le protéger, et de qui ?
Après réflexion, n'y a t'il pas une volonté de monopole, en évitant tout lien avec la Source et en s'appropriant le système de graduation des Budô-Ka ?
Nous sommes bien loin, dans ce cas, de « l'Art des hommes vertueux » que défendait Gichin FUNAKOSHI.
Les Dan sont censés représenter l'évolution du caractère d'un individu à travers sa pratique martiale, et non l'équivalent des Oscars pour le cinema, où seuls des gens du milieu se retrouve pour se congratuler entre eux, sans aucun regard d'expert relié aux origines.
Pour l'ego, au même titre que l'on pose son Oscar sur la cheminée, il est peut-être très agréable d'obtenir un grade reconnu par l'Etat, mais quelle en est la valeur ?
Pour les Budô-Ka, la seule reconnaissance qui compte est celle correspondant à leur filiation, toute la différence se situant entre être et avoir. Etre un maillon d'une filiation vivante ou bien avoir un grade reconnu par une Fédération délégataire.
A méditer.